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Création d’un Comité de suivi des Migrateurs Rares en France |
Création d’un Comité de suivi
des Migrateurs Rares en France
Plusieurs structures à l’échelle nationale ont été créées (Comité d’Homologation National, Nicheurs Rares et Menacés en France, réseau STOC, Wetlands international, Enquêtes) afin de permettre le suivi de l’avifaune française d’année en année. Sur 545 espèces observées dans notre pays, environ 200 espèces occasionnelles sont prises en compte par le Comité d’Homologation National (CHN) et, dans l’avenir, le réseau STOC EPS permettra de connaître les tendances démographiques d’environ 160 espèces les plus communes. Le réseau des Nicheurs Rares et Menacés en France publie son rapport annuel, comprenant, selon les années, une cinquantaine d’espèces. Les comptages Wetlands concernent quant à eux 24 espèces d’anatidés, la Foulque macroule et plusieurs espèces de limicoles hivernants.
Ainsi, non loin de 430 espèces sont suivies régulièrement grâce au réseau d’observateurs à travers tout le pays. Enfin, plusieurs enquêtes réalisées ponctuellement permettent de suivre l’évolution des effectifs d’espèces nicheuses (Atlas, limicoles nicheurs, rapaces nicheurs etc…).
Néanmoins, de nombreuses espèces ne font l’objet d’aucun suivi régulier, ou certaines ne sont suivies que partiellement (seules les données de nidification sont prises en compte).
Le Comité de suivi des Migrateurs Rares se propose de combler en partie cette lacune, en coordonnant le recueil des informations concernant les espèces qui migrent régulièrement par la France avec des effectifs restreints.
Objectifs du Comité de suivi des Migrateurs Rares (CMR)
C’est suite au constat du manque de connaissances concernant l’évolution du statut d’espèces anciennement soumises au CHN et plus ou moins récemment déclassées, telles que le Pipit à gorge rousse Anthus cervinus ou le Chevalier stagnatile Tringa stagnatilis, qu’est née l’idée de créer un réseau permettant de suivre de nouveau ces espèces, ainsi que d’autres espèces pouvant être considérées comme des migrateurs rares.
Pour mettre en place ce suivi, le CMR travaillera en relations étroites avec les associations régionales, départementales et locales, ainsi qu’avec les Comités d’Homologation Régionaux et Départementaux (CHR et CHD), afin de tenter de dynamiser le transfert et la circulation des données. Le recueil des données se fera donc prioritairement auprès des associations et des comités d’homologations.
La LPO Touraine et le CHD37 ont ainsi acceptés de travailler en relation avec le CMR et d’établir un échange de données concernant les espèces mentionnées ci-après. Toutes les espèces suivies par le CMR sont soumises à homologation en Indre-et-Loire.
Fonctionnement
Le CMR, dont Pierre Yésou a accepté d’être le conseiller scientifique, fonctionne avec 8 coordinateurs qui assurent le recueil des données (fig. 1). Contrairement au réseau des Nicheurs Rares et Menacés, la répartition des tâches ne se fera pas en fonction des espèces, mais des régions, afin d’éviter la multiplication des contacts auprès des mêmes structures.
Pour les zones géographiques où existent un Comité d’Homologation (comme c’est le cas en Indre-et-Loire), les données devront absolument avoir été acceptées pour pouvoir être utilisées dans le cadre du suivi des migrateurs rares. Dans le cas des espèces non soumises à homologation et des régions ne possédant pas de telles structures, nous récupèrerons les données auprès des associations ornithologiques lorsque cela sera possible.
Nous nous engageons de notre côté à inciter les observateurs à transmettre leurs données au niveau local ou à solliciter leur accord pour que le coordinateur puisse le faire à leur place. De fait, les comptes rendus publiés par le CMR comporteront uniquement des données transmises à un groupe ornithologique, sauf dans le cas où une association refuserait de participer à ce suivi national des migrateurs rares.
Le suivi ne se fait pas sur l’année civile, mais du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante, et débutera au 1er juillet 2000 pour la première synthèse. Le résultat de ces suivis sera publié annuellement dans la revue Ornithos.
Liste d’espèces
Elle comprend toutes les espèces déclassées par le CHN, à l’exception de la Grande aigrette Ardea alba et de l’Hirondelle rousseline Hirundo daurica, (qui nichent régulièrement en France et ne sont donc pas des migrateurs stricts dans notre pays) et les espèces non nicheuses de passage régulier mais dont l’effectif moyen annuel en migration, en France, n’excède pas les 250 individus . Cette règle souffre quelques exceptions, puisque certaines espèces nicheuses occasionnelles (Ibis falcinelle Plegadis falcinellus, Faucon kobez Falco vespertinus) ou très localisées (Glaréole à collier Glareola pratincola, Pluvier guignard Charadrius morinellus) y figurent.
Coordinateur | Régions à charge |
Renaud BAETA | Aquitaine, Centre, Limousin |
Julien GONIN | Corse, Pays-de-la-Loire |
François LEGENDRE | Auvergne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées |
Georges OLIOSO | Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes |
Jean-Philippe PAUL | Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine |
Sébastien REEBER | Alsace, Poitou-Charentes |
Emmanuel ROY | Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Picardie |
Maxime ZUCCA | Bretagne, Nord-pas-de-Calais, Normandie |
La liste des espèces prises en compte par le CMR à compter du 1er juillet 2000 est la suivante (les espèces suivies d’un * ont été anciennement suivies par le CHN) :
Grèbe jougris Podiceps grisegena
Océanite culblanc Oceanodroma leucorrhoa
Ibis falcinelle Plegadis falcinellus *
Cygne chanteur Cygnus cygnus
Cygne de Bewick Cygnus colombianus
Bernache nonnette Branta leucopsis
Fuligule nyroca Aythya nyroca
Harelde boréale Clangula hyemalis
Pygargue à queue blanche Haliaeetus albicilla *
Faucon kobez Falco vespertinus
Faucon d’Eléonore Falco eleonorae *
Glaréole à collier Glareola pratincola
Pluvier guignard Charadrius morinellus
Bécasseau de Temminck Calidris temminckii
Chevalier stagnatile Tringa stagnatilis *
Phalarope à bec étroit Phalaropus lobatus
Phalarope à bec large Phalaropus fulicarius
Goéland bourgmestre Larus hyperboreus
Guifette leucoptère Chlidonias leucopterus
Mergule nain Alle alle *
Alouette haussecol Eremophila alpestris
Pipit à gorge rousse Anthus cervinus *
Jaseur boréal Bombycilla garrulus
Phragmite aquatique Acrocephalus paludicola
Corneille mantelée Corvus cornix
Linotte à bec jaune Carduelis flavirostris
Bruant lapon Calcarius laponicus
Pour le Faucon d’Eléonore, seules les données méditerranéennes seront prises en compte, les oiseaux vus dans le reste du pays restant soumises à homologation nationale. Seules les données hors Camargue seront prises en compte pour la Glaréole à collier. Concernant la Corneille mantelée, la sous-espèce sardonius n’est pas prise en compte en Corse (elle y est une nicheuse sédentaire commune). Les données d’hybrides concernant le Fuligule nyroca, le Goéland bourgmestre ou la Corneille mantelée ne seront pas prises en compte. Enfin, les espèces qui seront déclassées dans les années à venir par le CHN viendront s’ajouter à cette liste.
Toutes ces espèces font l’objet de moins de 250 données par an (mis à part les années d’exception), ce qui justifie le terme de « rare » (dont la définition, rappelons le, signifie « qui se rencontre peu souvent. Peu fréquent. Peu commun, qui sort de l’ordinaire »).
Il a été décidé de prendre en compte les espèces maritimes telles que l’Océanite culblanc ou le Phalarope à bec large malgré l’impossibilité de connaître les effectifs estimés de ces espèces au large des côtes françaises, probablement très supérieurs à 250 individus.